Valérie et moi ne sommes pas vraiment des fans de compétition automobile (bon, d’accord, on regarde les départs des GP de F1 jusqu’au premier accident) mais, nous avons profité de l’invitation de Carine et Bernard pour, enfin, assister au passage du Rallye du Condroz devant leur demeure.
Pour ne pas sembler trop novices, nous nous sommes d’abord renseignés sur les usages des amateurs de rallye (que l’on appelle parfois « rallyemen »).
D’abord, il faut savoir que le rallye automobile est une activité d’extérieur (oui, oui !) et que les afficionados du genre préfèrent la pluie et la neige au soleil. Coup de bol pour nous : plein soleil !
1ère mission de la journée : se trouver une place, de préférence à la sortie d’un virage. Une fois la place trouvée, il faut fixer sa position et s’apprêter à la défendre. Parce qu’on a beau se dire que nous sommes devant les autres, il y aura toujours un autre « autre » qui essayera de se caler devant vous.
Le fan se doit de promener avec lui ses accessoires : la casquette du rallye, le bac de bières, le paquet de cloppes. Le fan n’est jamais seul. Parfois, il traîne sa petite copine qui se doit de participer avec enthousiasme. Mais plus généralement, il retrouve d’autres fans (appelés « potes ») avec qui il partage son petit matériel (sauf la petite copine qu’il garde pour lui).
Le rallye ratisse large. De nombreux fans arrivent des confins du royaume. Souvent, ces fans « lointains » ne parlent pas la même langue que les fans locaux. Le fan de rallye doit donc être multilingue … sauf les fans francophones qui sont chez eux quand même (non mais ! ). Mais, quand le fan francophone se déplace vers un « confin » quelconque, il peut parler français. C’est normal, il est invité par les fans locaux.
Le rallye est composé d’étapes spéciales, appelées « spéciales » par les spécialistes ( ! ). Chaque participant à une « spéciale » est chronométré. Le principe est de parcourir toute la spéciale (càd d’arriver au bout) dans le minimum de temps, avec le minimum de casse et le maximum de bruit tout en consommant un maximum de carburant et de gomme.
Dans chaque voiture, il y a deux personnes : une qui conduit (on dit alors qu’elle « pilote ») et une autre qui vomit dans son casque (on dit alors qu’elle « co-pilote »). Quand le casque est plein, ils échangent leur siège.
Parfois, une voiture tombe dans le bas côté de la route. On dit alors qu’elle fait un tonneau puis qu’elle est en carafe. Parfois, le « co-pilote » était dans le gaz parce que le « pilote » en a mis trop (des gaz).
Généralement une « spéciale » est parcourue deux fois : une fois de jour et une fois la nuit. Pour la nuit, on équipe les voitures d’arbres de Noël qui servent à éclairer la route.
La nuit, comme il fait froid, les fans se doivent de se mettre « un petit coup derrière la cravate » pour tenir le coup… enfin au début, parce qu’au fur et à mesure que le soir tombe, les fans tombent également. Et comme ils n’ont pas de guirlande lumineuse accrochée au cou, ils ont tendance à marcher en zig-zag.
On s’est un peu perdus dans les 85 catégories de véhicules. Mais, à la fin, on a retenu que c’est François Duval qui a gagné.
Tous nos remerciements à C, B, S et L pour leur accueil.