Le Pays de Galles

Oui, je sais : Grande-Bretagne, soleil et vélo ne vont généralement pas de pair ! Que nenni : nous avons réussi à passer 10 jours au pays élisabéthain quasiment sans pluie et avec des températures au-delà des 25°c (oui, oui, au dessus de zéro).

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A Calais, nous avons mis la voiture dans un transporteur phalloïde qui nous a permis d’enjamber la Manche au sec dans la foufoune franco-britannique intracrayeuse. Direction Cambridge, sa ville séculaire, son université, ses touristes chinois et ses fish&chips. La ville, à moitié piétonne, n’est pas bien grande ce qui fait que nous avons pu la visiter entièrement sur nos quatre guibolles. Les vélos accrochés un peu n’importe où sont nombreux et lui donnent un air de Leuven le jour de la rentrée estudiantine. Les trois gouttes de pluie qui nous sont tombées sur la tête n’ont pas dérangé les pélerins et nous avons pu visiter quelques uns des plus beaux collèges anglais.


Après deux jours, nous avons pris la direction du nord du Pays de Galles et le village de Betws-y-Coed. Débrouillez vous pour la prononciation : le Pays de Galles est la région des villages aux deux voyelles : Clwyds, Cwmcarn, Coed Trallwm ne sont pas le résultat de trois passages de chats sur mon clavier mais bien des patelins locaux. Et croyez-moi, il vaut mieux ne pas demander son chemin, mieux vaut se faire passer pour un sourd-muet et écrire sa destination sur un bout de papier.


Betws-y-Coed, c’est … comment dire … un des trous de cul du monde. C’est perdu au milieu d’un serpentin de routes sinueuses et étroites où on arrive un peu par hasard. Betws-y-Coed, ce sont deux rues, rien de plus et n’espérez pas y trouver de  complexe cinématographique ni d’hypermarché. Quant aux restaurants gastronomiques, je n’en parle même pas. Cela a beau être perdu au milieu de nulle part, il y a un monde dingue avec une circulation automobile diurne ininterrompue. Mais qu’est-ce que ces gens viennent f… dans ce bled perdu ? Betws-y-Coed, c’est simplement une de ces Mecque de la randonnée, de l’escalade, du Vtt et du kayak dont les anglais ont le secret. Vous n’y trouverez pas de petite boutique de mode mais … il y a le Cotswold 😉,  « ze place to be » en matière d’équipement  technique, juste à côté de notre hôtel.


Notre hôtel dispose d’une grande terrasse qui semble être le lieu de réunion de fin de journée pour tous les touristes et randonneurs du coin. Tout le monde se mélange autour de grandes tables chiens admis (oui, bon, les gosses aussi mais c’est moins drôle).


Les bikeparks aux alentours sont assez nombreux. Nous avons commencé par Coed-y-Brenin. Un bikepark, c’est un peu comme une station de ski, il y a des pistes (du bleu au noir selon la difficulté), un restaurant qui distribue des produits locaux et bio (mais … pas de bière 😪), des douches, des toilettes ET un bike shop 😉 vachement bien achalandé 😉😉.

La sécurité est un des gros avantages du bikepark. Vous n’y trouverez pas de trou profond d’un mètre caché derrière un virage. Le terrain y est également très varié : passages rocheux, en sous-bois, des montées, beaucoup de descentes, des racines, de la terre, … toutes les techniques y passent.
Le lendemain, c’est une rando « nature » qui nous attend, à Llyn Brenig. En gros, c’est le tour d’une ancienne vallée qui a été  inondée pour faire place à une retenue d’eau.

Pour notre dernier jour dans le nord du pays de Galles, nous sommes allés dans un autre bikepark, à Coed Llandegla qui est plutôt orienté DH (Downhill ou « descente » pour les anglophobes). Là, c’est un peu plus ardu que la veille car avant de pouvoir effectuer une descente, et bien, il faut … monter … quasiment cinq kilomètres en plein soleil. Mais une fois la descente entamée, ce n’est que du bonheur dans un tracé assez technique, rapide et cassant. A Coed LLandegla, le bike shop est gargantuesque et le bike wash nous a permis de décrasser nos vélos.

Après trois jours à Betws-y-Coed, nous descendons tout à fait dans le sud du pays de Galles, vers sa capitale : Cardiff. Non sans s’arrêter, brièvement, à Penderyn qui héberge la seule distillerie de Whisky du Pays de Galles. Mais quel whisky ! C’est probablement un des meilleurs que j’ai eu la chance de goûter. Et, oui, mon bar est rempli …
A Cardiff, nous logeons dans un grand hôtel, le long de la baie qui accueille une course de « Formule 1 » des mers juste quand nous y sommes. Il y a un monde fou au port.
A Cardiff, nous partons vers une rando nature à la presqu’île de Gower qui donne sur la mer d’Irlande. Je connaissais cette rando mais c’est la première fois que nous avons l’occasion de faire du Vtt avec des chevaux. Cette rando se termine le long de la mer, quasiment les roues dans le sable et, une fois de plus, sous le soleil.


Le lendemain, nous visitons le Bikepark Wales qui a ouvert ses portes l’année dernière. Il est définitivement également orienté vers la DH et même le Freeride. Nos vélos ne sont pas prévus pour ce genre d’activité et nous préférons nous contenter sagement des pistes bleues qui ne sont pas non plus piquées des vers. De retour à Cardiff, nous en profitons pour nous offrir une petite randonnée, à vélo, sur le port.

Nous quittons Cardiff pour la côte sud de l’Angleterre et en particulier vers l’île de Wight. Pour ceux que cela intéresse, le mythique groupe de rock des « Who » (cfr. La bande son des « Experts »)  y a donné un concert mémorable en 1971. Notre hôtel est pluri-centenaire avec des bons vieux planchers en bois qui craquent dès qu’on met le pied dessus. La vue sur la mer est fantastique. Nous avons ressorti les vélos pour une courte ballade. Les voitures y sont en effet assez nombreuses.

Le Club Med de Peisey-Vallandry

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Comme vous le savez certainement, depuis quelques années, avec quelques potes, nous avons pris l’habitude de visiter une région du Royaume Uni avec nos Vtt, souvent l’Ecosse ou le Pays de Galles. C’est généralement l’occasion de quelques descentes ( !) bien viriles. Comme nous trouvions que notre technique (de vtt bien entendu) manquait légèrement de mise au point, nous nous sommes dit : « mais bon sang mais c’est bon soir : une semaine au Club Med avec des GO formés au Vtt, c’est ce qu’il nous faut ». Aussi tôt pensé, aussitôt fait … Mais voilà, ce n’était pas tombé dans les oreilles d’une (et même de trois) sourdes qui ont tout de suite associé Club Med, farniente, resto et piscine. Et cela, ça nous avait échappé …

Nous nous sommes donc retrouvés au Club Med de Pesey-Vallandry, dans les Alpes françaises. Bon, une semaine pour quatre personnes et demi, cela ne nous a pas coûté trop cher car nous avons profité d’une promo « early bird » et vu que le Club ouvrait pour sa saison d’été, on a encore eu une rabatte supplémentaire pour nos moitiés. En parlant de moitié, vous me direz que quand on va à Munich, on ne prend pas son demi avec soi ! Rassurez-vous nous ne sommes pas sourds non plus …

Bon, les Alpes … et bien … c’est haut … très haut. Et la descente n’est jamais un cadeau, il faut la gagner. En gros, nous avons fait du Vtt, de la descente et du « freeride ».
Que je vous explique : le Vtt, c’est comme chez nous sauf que si vous voulez vous faire un petit 30 Km, il vous faut les mollets de Froome, la seringue de Pantani et la cervelle de Virenque. Donc, on se limite généralement à un 10, voire un 15 kilomètres dans les bons jours.

La descente et le freeride, c’est comme le Vtt sauf qu’avant de descendre, on monte ( !) en télésiège (ben oui, c’est moins fatiguant) avant de descendre (d’où le nom de « descente ») sur le vélo. C’est l’activité idéale quand on est fatigué (ou fainéant disent certaines mauvaises langues).

Cela, ce sont les activités sportives diurnes. Mais ce qui nous a bluffés, c’est le Club Med de Peisey-Vallandry dans son ensemble. On a eu beau chercher, nous n’avons rien trouvé à lui reprocher. Le restau est gargantuesque, les GO compétents, gentils, patients (ceux chargés du vélo en particulier) et sympatoches.

Pour les activités de soirée, il y a … le bar. Celui-ci est très bien achalandé avec des barmaids en-veux-tu-en-voilà-à-ne-plus-savoir-où-regarder (bon … je vous concède qu’il y a un mec ou deux mais je trouve qu’ils ont mauvais genre). Après le bar, il y a … encore le bar ou, à la limite, le restaurant.

Le restau … pfff … j’ignore où ils vont chercher leurs chefs mais ils mériteraient au moins une « étoile » ou une « toque ». Je vous recommande particulièrement le buffet des desserts. Ce buffet est à conseiller si vous souhaitez pratiquer le freeride en diurne : plus vous êtes lourd, mieux cela descend (il faut juste veiller à ne pas vomir dans son casque « intégral »). Après le restau, et bien, il y a … le bar.

Je vous conseille quand même d’éviter la période de coupe du monde de foot. A cette saison, les instincts grégaires de la population autochtone refont surface et ils pensent encore qu’ils sont les rois du monde.


Eric ( … vous ne pensez quand même pas que Valérie a participé à ce compte-rendu).

L’Irlande celtique verte et mystérieuse

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J’aurais pu dire que nous n’avions pas de mots pour décrire notre magnifique voyage… Puis vous me connaissez… j’en ai trouvés quand même… 😉

Nous voulions un « magnifique grand voyage de rêve » pour fêter nos 20 ans de mariage cette année.

Des fois que l’on en ferait des nuls d’habitude… 😮

La spécificité cependant : je lâchais les commandes, Eric s’occupait absolument de tout… sauf des bagages !!!

Et pas le coup de m’emmener sur les traces de notre voyage de noces… ça ne lui ressemblait pas de toutes façons, j’ai même pas eu peur… 😉

Nous avons déterminé tout ce qui, pour nous deux, était important dans un voyage et trouvé les points de convergence pour choisir la destination idéale :

* un riche passé historique et culturel – un beau patrimoine qui en témoigne

* la liberté de circuler partout à deux sans contrainte aucune et sans risque (politique, sanitaire, …)

* des paysages naturels qui valent le déplacement

* des défis sportifs à alterner avec des découvertes plus relax… disons par exemple un jour sur deux

* une ambiance, une culture vivante bien marquée

* du confort pour nous abriter

* une assiette, soit simple mais locale et de bons produits de qualité, soit gastronomique à l’occasion

* une langue étrangère était un plus

* et surtout, surtout : pas de tourisme de masse

Quant au temps, à part éviter la canicule et le soleil du sud, on s’en fout royalement, d’autant que c’est toujours dans ces cas-là que l’on est verni !!!

Nous nous sommes donc tout naturellement tournés, en plein mois de juillet, vers les pays nordiques et scandinaves, les pays baltes, la Grande Bretagne… et l’Irlande, qui a retenu notre choix !

En plus de répondre entièrement à toutes nos attentes + un temps splendide totalement imprévu, l’Irlande figure sans aucun doute au palmarès des pays les plus beaux qu’il nous ait été donné de visiter à ce jour !!!

A ajouter à cela une sympathie et un accueil tout à fait incroyables des irlandais, partout où nous sommes passés.

Nous avons atterri a Dublin, ville qu’Eric a choisi d’emblée de passer car nous avions eu l’occasion d’y séjourner 4 jours il y a quelques années.

Dublin vaut le voyage pour son ambiance toute particulière, ses pubs, la visite de Guiness et de Jameson, et son histoire contemporaine que nous avons eu la grande chance de revoir avec un historien local à l’époque ; mais présente certainement le patrimoine architectural le plus faible de toutes les capitales européennes.

On peut en dire de même de toutes les « grandes » villes irlandaises : les maisons colorées, les pubs et l’ambiance valent le détour mais le patrimoine architectural pas trop. Les églises, entre autres, sont nombreuses, récentes (1, 2, 3 siècles), ordinaires et ne valent pas que l’on s’y attarde.

Nous n’en dirions pas de même du patrimoine rencontré dans les campagnes irlandaises, truffées de châteaux forts, d’abbays, de tours et de ruines en tous genres qui datent des 11ième, 12ième, 13ième, 14ième, 15ième siècles et qui témoignent de la riche histoire du pays. De même ces campagnes témoignent d’une période plus sombre : celle de la grande famine, représentée partout par les kilomètres de murs de la famine qui délimitent partout pâturages, champs et cultures.

Toutes ces vieilles pierres sont surprenantes et donnent un caractère très mystérieux aux paysages d’Irlande, qui de plus, sont souvent survolés de ciels dignes des plus grands photographes !!!

Bref, nous arrivons à Dublin et prenons possession de notre voiture de location que nous remplaçons directement par une automatique… en effet, la conduite à gauche, nous connaissions déjà pas mal… mais avec notre propre voiture… quand on se retrouve avec le volant à droite, pour conduire à gauche et prendre tous les rond-points par la gauche… ça fait un choc au début !!! Probablement parce que nous partions avec des euros en poche, et non des pounds, nous avions quelque peu oublié que nous conduirions à gauche en Irlande… Nous décidons d’éliminer d’emblée le problème du changement de vitesses à main gauche…

Et nous prenons la route de Cashel, où Eric nous a réservé une chambre pour deux nuits dans un vieux château toutefois très confortable… avec de la toile de Jouy aux murs… tout un style… Notre situation centrale à Cashel nous permet de visiter The Cashel Rock, un ancien château très bien conservé du 12ième siècle. Ainsi qu’une abbaye cistercienne toute proche dans la campagne. La visite guidée est très intéressante et nous constatons en attendant le guide que non, finalement, nous ne sommes pas les seuls perdus ici. Un autre château quelques villages plus loin, le Cahir Castle, entouré de douves, nous permet de faire une longue balade le long de l’eau. Nous y visionnons un film historique qui répond à pas mal de questions. Nous nous rappellerons vite que tout tourne autour des guerres entre l’Irlande et la Grande Bretagne bien sur… des querelles entre catholiques et protestants… de Cromwell qui a fait vraiment beaucoup de dégâts au patrimoine local… enfin pour ce qui concerne la partie « récente » de l’histoire… car les Normands sont passés par là aussi auparavant… et d’autres encore avant eux…

Nous quittons ensuite notre fief central pour la côte, plein sud, à Kinsale.

Nous arrivons au petit port de plaisance, dans un hôtel qui a toute une histoire, avec un pub plein d’animation, en plein centre du village.

Nous y prenons nos quartiers pour 2 jours. Grand soleil, ambiance, et 4 très belles boucles trouvées à l’Office du Tourisme local : l’une qui nous amène au Fort Saint Charles, l’autre au fort Saint James, deux morceaux de Kinsale qui s’étalent à gauche et à droite du petit port sur des kilomètres avec des points de vue magnifiques.

Nous croisons là quelques touristes mais certainement pas de quoi s’alarmer…

Nous mangeons la pêche du jour… composée autant de poissons tout frais que de fruits de mer.

Nous aurons quelques surprises culinaires au cours de notre voyage : les plateaux de fruits de mer se servent… chauds… cuits à la vapeur ou grillés… au petit déjeuner, nous prenons chaque matin le full Irish Breakfast… et le black pudding n’est pas du tout du pudding mais bien du boudin noir… c’est pour cela qu’il y a aussi le white pudding… 🙂 Il ressemble très fort à notre boudin sauf qu’il est truffé de céréales de blé… surprenant mais très bon.

Quant aux poissons, nous commandons sans savoir et puis nous cherchons le soir dans le dictionnaire pour savoir que nous avons mangé : du bar de ligne, du cabillaud, de la lotte et bien sur du saumon. Et du saumon fumé qui est parmi les meilleurs au monde.

Chaque assiette est accompagnée d’un grand plat de légumes frais locaux, beaucoup de carottes, et d’un plat de pommes de terre, soit en gration, soit en purée.

Pour en terminer avec l’assiette, nous n’aurons pas faim en Irlande… l’histoire locale explique bien sur tout naturellement pourquoi la quantité fait partie des critères de qualité des irlandais… à signaler cependant que la quantité ne remplace pas la qualité ni la variété et le goût, contrairement à ce que l’on trouve malheureusement dans d’autres pays développés. Nous aurons vraiment très bien mangé dans ce pays, en s’écartant bien sur des endroits fréquentés par les touristes et en privilégiant les auberges fréquentées par les irlandais eux-mêmes. Nous avons néanmoins de suite compris qu’il nous faudrait abandonner la formule : entrée – plat – fromage -dessert… pour s’en tenir au seul plat la plupart du temps… 🙂

Après le County de Tipperary et le County de Cork, nous prenons la direction du Kerry.

Le Kerry est probablement le plus beau des County que nous ayons vus. Les nationales sont belles mais elles y sont larges comme notre rue de Vedrin à Daussoulx… les panneaux qui appellent à respecter la vitesse maximum de… 100km !!! nous font bien rire… Eric aura certainement fait sa plus faible moyenne de toute l’histoire avec quelque chose comme du… 50km/h… résultat semblable à notre tour de la Corse… 😀 Des panneaux rappellent régulièrement qu’il faut rouler à gauche… 🙂 On a quand même vu deux voitures à droite durant tout notre périple… Pas mal d’américains reviennent sur les traces de leurs ancêtres et se font surprendre aussi.

L’irlande est bordée de kilomètres de routes fleuries de hauts Fuchsias qui font parfois 2m, eux-mêmes bordés de fleurs sauvages orange vif que nous avons pris pour des lys sauvages. Il y a autant de fleurs que de feuilles, c’est splendide comme chemins. Le sud et l’ouest en sont remplis. Nous suivons les côtes découpées comme des puzzles pour arriver au bout du monde, dans un mini port appelé Portmagee, face à l’île de Valentia où nous logeons en B&B.

Sur le port, un pub bien local… à 18h, nous y sommes une dizaine… on ne sait par quelle opération une heure plus tard, nous nous y retrouvons bien à 100 !!! mais d’où viennent tous ces gens dans cet endroit perdu et sans âme qui bouge à km à la ronde ???

Pour prendre contact avec la culture irlandaise, les pubs sont un incontournable. On y écoute les pêcheurs locaux, on y regarde les courses de chevaux (et les chapeaux qui vont avec le folklore…), on y cause courses de lévriers, football irlandais et hurling, le sport national. ET, on y boit la Guiness et le Cidre Bulmers à la pompe.

Nous prendrons donc nos quartiers deux jours au Moorings, le seul pub du port, où nous passerons deux soirées mémorables.

L’île de Valentia nous permet de faire une grande randonnée de 22km, le tour de l’île par la seule route… et de comprendre ce que c’est l’hospitalité ici.

En effet, pour notre premier (et dernier) jour de pluie, nous décidons de prendre la route malgré le temps déjà à la pluie et les bourrasques annoncées… et nous nous retrouvons complètement sous eau après 5km… nous trouvons refuge dans un champs, dans l’embrasure d’une toute vieille grange… pas grand chose à l’horizon, pluie battante… 1/2 heure plus tard… la pluie battait toujours… et on voit s’agiter deux bras au loin… par-dessus la haie… nous quittons notre refuge pour aller voir : une Manon des sources des temps modernes (vraiment un top modèle !!!) nous dit « Come in and have a tea or coffee to warm you up !!! »… je précise qu’à 20° nous n’avions pas froid du tout mais nous la suivons (Eric croit qu’il a une vision et qu’il va se réveiller bientôt…!!!)… nous laissons tout notre barda trempé dans le hall et nous entrons dans son séjour où nous attendaient, très intéressés par ces étrangers 4 mini top modèles (Eric se réveille…) : Torri, 9 ans, Jodi, 4 ans, Jack, 2 ans et James, 7 mois que Torri dépose immédiatement dans mes bras « You want to hold the baby in your arms ? ». Nous profiterons du bagou de Torri pour apprendre plein de choses intéressantes sur les irlandais, leur mode de vie, l’école,… La maman pendant ce temps, nous apporte : tea, coffee, toasts, cheese and tomatoes… Elle me fait en passant le plus beau des compliments du séjour… (enfin venant d’un inconnu objectif :-D… ) Alors que je lui explique que nous sommes en voyage pour nos 20 ans de mariage, elle s’exclame : « Oh my God, did you marry at ten !?!!!? »… euh… non, non, quand même pas, at 16 je lui joke !!! 😉 C’est enchantés et surpris par cette heure d’hospitalité naturelle que nous reprendrons la route par une pluie battante… on ne pouvait tout de même pas les bloquer toute la journée… et j’insiste malgré tout pour continuer le tour qui ne faisait « plus que » +/- 17km… alors que Loulou se serait bien vu faire demi-tour… Nous avons été heureux tous les deux d’avoir persévéré car 2h plus tard, nous étions à la pointe de l’île, le soleil et le grand vent arrivaient pour tout sécher… sauf nos godasses… et nous avions devant les yeux des payages splendides… qui fumaient hors de la verdure… sur l’eau… nous sommes rentrés secs 3h plus tard… même mon jean’s pourtant trempé à mort… et nous avons bourré nos chaussures de papier journal… ça, c’est international !!! Et notre hôtesse qui s’inquiétait nous attendait avec le tea and the scones…

C’est là que nous avons fêtés nos 20 ans de mariage, au bout du monde, à Portmagee… face aux îles Skellig, leurs puffins et leurs fous de Bassan…

Ce voyage est décidément extraordinaire !

Nous prenons la route à regret… mais ça ne dure pas longtemps car nous remontons vers l’ouest, toujours par cette magnifique côte déchiquetée, et nous arrivons à Doolin. Facile, comme à Kinsale et comme à Valentia… y a pour ainsi dire qu’une rue…

Eric a choisi l’endroit sur deux critères : il y a deux musts à voir absolument – il y a une table gastronomique. Résultat : il a réservé 3 jours ! Bien vu chéri !!!

Premier souper : la table est effectivement excellente ! On peut reprendre la formule entrée-plat-dessert momentanément… 😀

Première journée de marche : les Moher Cliffs sont effectivement splendides !!! Comme d’habitude, nous ne séjournons pas sur le lieu du must en question… un sentier côtier de 12km, qui longe les falaises à pic, nous permettra d’y accéder de la plus belle des façons, serpentant parmi les vaches et les moutons, et voyant apparaître au fur et à mesure, sur 8 kilomètres, ces falaises noires remplies d’oiseaux… pour arriver au clou de la visite… c’est à dire qu’après 2h30 de marche seuls au monde… nous tombons sur des centaines de touristes, de cars et de voitures qui sont au Moher Center, à la pointe des falaises. C’est dangereux, périlleux et merveilleux !!! Une grande journée dont nous nous souviendrons, des paysages à couper le souffle, également quand nous revenons par le long des falaises, quittant les fourmils (énormément d’espagnols et de français) et la civilisation…

Second souper : on va faire toute la carte si possible…

Seconde grande journée de marche : nous nous étions méfiés la veille du sentier côtier qui affichait en grand « Caution : high level of fitness required ! »… il était de fait assez physique… mais cette randonnée « the black head », à l’autre bout de la péninsule… n’indiquait rien… ni dénivelés, ni kilomètres… nous sommes partis équipés mais assez light… sans savoir… Nous avons découvert des paysages lunaires splendides, surplombant la magnifique baie de Galway… mais nous n’avons pas du tout contourné la fameuse black head lunaire comme nous le pensions… nous en avons juste escaladées 3 comme des chèvres, et redescendre au niveau de la mer à chaque fois, pour finalement suivre un ruisseau d’eau vive qui nous ramenait au bord de la mer après une fameuse trotte… de l’ordre de 30km mais on a souffert, en plein soleil… heureusement merci le vent. Nous croisons ce jour-là 3 autres fous tout en haut, des français, avec qui nous sommes heureux de comparer les cartes car la nôtre était rudimentaire…

Dernier souper : 20h au lit mais sans avoir manqué les 3 services !!!

Grosse nuit de sommeil de 12h… ce ne sera pas la seule. On a dormi comme des bébés avec ce grand air !

Nous quittons le County de Clare et nous prenons la route pour Galway.

Cette ville typiquement irlandaise nous rappelle que la culture celte est très vivante ici.

Tout est inscrit en deux langues partout. Anglais et gaéllique. Mais à Galway, c’est plus qu’ailleurs, la radio est en gaéllique dans les magasins, pas mal d’inscriptions dont nous ne comprenons pas un mot sont en gaéllique uniquement. La petite Torri nous avait expliqué qu’à l’école, dès 7 ans, on apprend le gaéllique. Bon, sa maman nous a dit après qu’étant adulte, plus personne ne s’en souvient… Je précise que nous ne comprenons rien à la lecture mais que nous sommes aussi recalés à l’audition car pour couronner le tout, le gaéllique ne se prononce pas du tout comme il s’écrit… trop faciiiiiiile ! C’est le genre de détail qui m’arrête pour 1/2 jour de frustration…

Les pubs proposent bien souvent des groupes de musique aux instruments bien celtes une fois la nuit tombée, particulièrement à Doolin, qui est la capitale de la musique irlandaise.

Galway vaut le détour pour son ambiance et ses pubs, ses maisons colorées… mais 1/2 jour suffit à la visiter.

Nous partons le second jour dans le Connemara car Galway est aux portes de ce lieu mythique pour tout amateur de Michel Sardou.

Nous sommes dans le County de Galway, très différent du Kerry et du Clare. Moins beau à notre goût mais très particulier et qui vaut tout de même un fameux détour d’une journée. Les lacs se comptent par dizaines, de toutes les tailles (y a aussi des flaques…) et les 12 Bens, des montagnes pelées, sont impressionnantes. Clifden, la capitale, est une petite ville très sympa. Ce sera une journée de voiture principalement mais qui valait la peine.

Nous retrouvons Galway et sa toute grande foule de touristes en soirée. Et un House Hôtel divin, british et classe à souhait, à la déco burlesque… pour une seconde nuit parfaite dans un endroit parfait.

Notre voyage se termine tout doucement. Nous quittons les bords de mer pour repartir dans le pays, en direction de Dublin, avec un arrêt de deux jours repos complet à Athlone. Là, un grand hôtel nous attend, avec un grand confort, une belle rivière pour faire quelques kilomètres à plat… et déjà nous remémorer les magnifiques choses que nous avons vues dans ce superbe pays accueillant et vert, vert, vert… Pandora étant international, Eric trouve un joli petit trèfle vert à 4 feuilles à ajouter à mon bracelet.

Nous nous faisons la réflexion que nous avons vu bien plus de vaches que de moutons (ils sont souvent blancs à tête et pattes noires)… D’ailleurs la viande de boeuf locale elle aussi était excellente !!!

Nous aurons vu énormément de maisons de poupées. Plein de petites maisons d’ouvriers ou de pêcheurs avec juste une porte et une fenêtre mais toujours colorées de couleurs pétantes, fleuries abondamment, bien entretenues,… rien de triste mais un passé très pauvre en Irlande… les nouvelles constructions sont d’ailleurs simples, modestes, fonctionnelles. Juste correctes mais aucun matériau noble comme on peut en trouver chez nous. Beaucoup de matériaux d’imitation peu charmants. Il n’y a pas ici de vrai beau bois, de vraies belles pierres bleues, de belles briques anciennes, des toits d’ardoises… du stuc, du PVC, des imitations bois, des toits de shingel. Rien qui vale le détour.

Beaucoup de familles nombreuses encore en Irlande, plein de petites têtes rousses ou blondes, bouclées… et d’yeux verts…

Mon chéri nous avait préparé le voyage parfait dont nous rêvions et nous en garderons des souvenirs impérissables. De plus, le soleil était là tous les jours et nous nous rendons compte en parlant avec les irlandais que c’est vraiment un gros coup de chance ! Nous avons découvert une île qui ne ressemble à rien de ce que nous avions vu auparavant… mais avec un peu d’Angleterre, un peu d’Andorre, un peu de Bretagne sauvage…

Dernière précision : nous n’avons pas regretté nos vélos que nous avions volontairement écartés du voyage car nous en faisons abondamment toute l’année, toutes les semaines. En effet, l’infrastructure routière irlandaise ne convient pas du tout à ce mode de locomotion et rien n’est prévu pour. Les routes sont déjà beaucoup trop étroites que pour se croiser à deux voitures, alors tout vélo prend vraiment de gros risques, surtout dans les très nombreux lacets et tournants. La visibilité est très mauvaise. Nous avons eu vraiment peur pour les pauvres cyclistes que nous avons du dépasser ça et là. Nous avions pensé exactement la même chose en Corse. Dans le sud et l’ouest, on peut oublier aussi les bus et les trains… seule la voiture permet de se déplacer pour voir du pays correctement… associée aux randonnées pédestres.

Lors de nos randonnées, certains chemins auraient été pas mal pour le VTT mais vélos et chiens étaient interdits… nous avons pensé que c’était probablement car nous passions directement dans des alpages où moutons et vaches paissaient calmement…

Merci le Guide Vert qui reste pour nous la référence incontournable.

Nous avons malheureusement emporté 2 kilos de romans pour rien… prévus pour les pauses transat que nous n’avons pas faites…

Impressions en direct de Dublin International Airport… pendant que le grand a disparu dans un magasin spécialisé en… whiskey (avec un « e ») irlandais !!!

Valérie