I had a dream …

Cette nuit, j’ai fait un rêve … qui a quand même commencé comme un cauchemar. Nous pédalions sur un chemin quand, tout à coup, nous avons été poursuivis par une meute d’automobilistes mabouls, le volant entre les dents – littéralement – essayant de nous renverser et une cohorte de trottinettistes nus, entièrement glabres et intégralement peints en blanc, comme les War Boys de Mad Max, tentant de nous envoyer dans le fossé à coups de Doc Martens. Tout cela sous les huées et quolibets d’une foule de piétons armés de pics à glace, probablement mus par leurs instincts de base.

En les fuyant, nous sommes passés devant un grand trou dans le sol, un très très grand trou, comme un terrier quoi … devant lequel un petit lapin blanc nous faisait signe de le suivre. Il avait les pattes noires, comme des bottes en cuir et, sur sa tête, trônait un chapeau melon avec deux ouvertures pour laisser passer ses oreilles. Ni une ni deux, nous avons plongé dans le terrier par une piste simple et nous sommes arrivés dans un monde aux antipodes du nôtre.

Toujours dans mon rêve, on y trouve une circulation calme où chacun dispose de son propre chemin. Les voitures, les vélos et les piétons circulent sur des voies séparées et, quand ce n’est plus possible, le plus gros s’adapte au rythme du plus petit.

Il y a des routes où tout le monde peut circuler mais les automobilistes ne sont pas autorisés à dépasser les deux roues. Et cela fonctionne, les voitures roulent à la pédale. Il faut dire qu’on ne risque pas de louper ces endroits : chaque carrefour est entièrement peint en bleu avec un texte rappelant l’usage. Et pour ceux qui auraient trop de trous dans le gruyère, de grands panneaux rappellent ce qu’il en est ainsi que l’amende qui, en général, se résume à un étêtage en règle, comme pour les voleurs de tartes.

Dans la ville, la vitesse des voitures est limitée à 50 km/h mais on trouve beaucoup de panneaux routiers qui limitent encore cette limitation à 30 km/h entre 22h00 et 06h00 dans le but de limiter les nuisances sonores (c’est précisé sur le panneau). C’est bien limité, hein ?

Il faut bien dire que les contrevenants s’exposent à des poursuites de la part des cartes de la Reine Rouge, cela ne fait pas un pli ! En parlant de pli, nous avons quand même noté que les routes locales n’en n’avaient pas un seul, de vrais billards.

Dans certaines rues, on trouve des panneaux pour demander aux usagers de ralentir car il y a des chats qui circulent. Je suppose qu’ils doivent avoir trop de gosses car il n’y a aucun panneau pour ceux-là.

Toujours dans mon rêve, nous avons pris le train. Bizarrement, dans cet endroit magique, ils sont propres et n’ont pas ces peintures hétéroclites que l’on trouve sur nos trains de banlieue. Il n’y a même pas de fleur blanche repeinte en rose sur leur carrosserie.

Dans les gares, les cartes de la Reine de carreau ont eu une idée géniale à laquelle personne n’avait jamais pensé : quand le train s’arrête devant le quai, le niveau du quai est exactement identique à celui de la plateforme du train. Il n’y a pas de marche et même les petites souris grises peuvent s’installer dans le wagon sans devoir escalader. Et pour les simili-tortues qui n’arriveraient pas sur le quai, elles trouvent toujours un ascenseur qui fonctionne.

A un moment, j’ai eu une hallucination (une hallucination dans un rêve, il faut quand même le faire) : les Valets de carreau ont eu l’idée extraordinaire de faire coïncider les heures d’arrivée et de départ des trains avec celles indiquées sur les grands plannings de toutes les gares. Bon, d’accord, c’est un rêve et un pays merveilleux mais avouez quand même que cela vous la coupe, hein, votre carte d’abonnement.

Dans mon rêve, il y avait aussi des magasins sans personnel où il suffit de se servir et de mettre l’argent dans une boîte en métal.

Au cours de nos pérégrinations, dans une montée vers un massif forestier, nous avons rencontré un dahut que nous avons essayé de suivre sans y arriver. Une fois au sommet, nous sommes tombés nez-à-nez avec un immense château qui, au fur et à mesure de notre avancée, se transformait en blockhaus multicolore.

Juste à côté, était installée une espèce d’abri de jardin en bois, pas très grand, à peine un mètre sur un mètre et de la hauteur … d’un abri de jardin. Avec précaution, nous avons ouvert la porte pour tomber dans … une toilette … sèche. Avec tout le nécessaire nécessaire pour ce que l’on y fait habituellement. Il y avait même un pisssoir (sic). Un délire en rêve.

A ce sujet, nous avons remarqué que, même en pleine forêt, tous les habitants concernés tenaient leur chien en laisse et disposaient d’étranges sachets servant à recueillir les crottes de leurs animaux. J’ignore que qu’ils en faisaient mais je suppose que cela devait servir à un culte religieux local.

Toujours dans notre rêve, les forets locales sont parcourues de chemins balisés qui indiquent la direction mais également la distance au prochain point.

A l’orée d’un bois, nous avons rencontré une biche sur un vélo. Elle s’appelait Duchesse Kristina et travaillait dans une banque. Nous l’avons suivie dans un terrain spécialement aménagé pour les vélos comme les nôtres, plein de racines, de cailloux, d’arbres et de virages. Je m’apprêtais à lui demander de quel type de banque il s’agissait quand un petit oiseau a donné des coups de becs sur la fenêtre et que je me suis réveillé dans ma chambre d’hôtel au bord du lac de Constance, aux frontières suisse, allemande et autrichienne.

Quel dommage que cela ait été un rêve. En tous les cas, ma Reine de Cœur, elle, était ravie.

Eric

Références :