Les roulements

Les roulements sont des éléments importants de nos vélos. Sans eux, pas de transmission, pas de pédalier, pas de suspension, pas de direction, … Comptez le nombre de roulements sur votre vélo et vous serez étonné. J’en compte déjà (au moins) 32 sur mon vélo,

Sur nos vélos, l’immense majorité de nos roulements sont à billes. Parfois, on peut également trouver des roulements à aiguilles mais cela reste assez rare.

A la longue, ces roulements sèchent et s’encrassent, les billes « creusent » une goulotte, le jeu s’y installe et c’est le début des problèmes.

Vous pouvez bien entendu demander à votre bouclard de vérifier tout cela lors d’un entretien annuel mais, pour la plupart des roulements, ce sont des opérations relativement simples à faire et, moyennant un minimum de matériel, vous pouvez vous en charger. De plus, vous pouvez réaliser des économies en entretenant régulièrement les roulements vous-même, c-à-d sans attendre qu’il ne soit trop tard.

Juste une petite remarque : le but initial de cette bafouille n’est pas de réaliser des économies sur le dos des bouclards. J’entends régulièrement des cyclistes se plaindre sur le prix de la main-d’œuvre mais il faut savoir que ce que vous payez au mécanicien, c’est avant tout sa compétence, son savoir-faire et l’amortissement de son matériel.

Les roulements

Il existe des milliers de types de roulements. Ne vous tracassez pas, le modèle du roulement est généralement écrit sur le joint en plastique de celui que vous devez remplacer. Il vous suffit de commander le même. Très souvent, ce sont des roulements de la marque « enduro » qui sont utilisés en VTT. Mais il existe d’autres marques : skf, black bearing, … Trek utilise des roulements de la marque TPX dont la qualité me laisse un peu circonspect (d’autant qu’ils ne se commandent que sur un site chinois ou dans des magasins Trek). Mais vous pouvez les remplacer par ceux d’une autre marque.

Les éléments importants à prendre en compte sont les diamètres extérieur et intérieur ainsi que la hauteur. Le type de joint est également important.

Certains roulements ont des billes en céramique. J’avoue ne jamais bien vu l’avantage de ce type de bille pour notre usage.

Rien de plus simple pour tester la qualité d’un roulement : vous mettez votre doigt dans le trou et vous tournez. Si le mouvement est régulier et que vous ne sentez pas comme si du gravier s’y trouvait, c’est qu’il est encore bon.

Je vous rappelle qu’il est toujours possible d’entretenir (càd nettoyer puis regraisser) les roulements avant qu’ils ne s’encrassent.

Le matériel

Le principe est généralement le même : un roulement s’insère dans une cavité circulaire (la cuvette) qui offre très peu, voire pas du tout, de jeu. C’est la raison pour laquelle le placement doit se faire bien droit. Un roulement placé en oblique se détruira en quelques kilomètres.

Généralement, le roulement est pressé dans sa cuvette. Pour se faire, vous trouverez des dizaines de types d’outils pour les extraire et les installer. Vous ne trouverez pas un outil pour traiter tous les types de roulements.

Un roulement ne s’enlève pas avec une pince ni à coups de marteau ni avec un tournevis. De même, on ne presse pas un roulement dans une cuvette en lui tapant dessus avec une masse. Encore moins sur des pièces en carbone. Cela demande un outil spécifique.

Personnellement, dans la plupart des cas, j’utilise l’outil de chez RRP (bearing press & extraction tool) (cfr http://www.rapidracerproducts.com/products/tools/bpet.html) qui peut être utilisé autant pour extraire les roulements que pour les presser en place.

La base est une tige filetée et deux poignées. Bon, je vous concède que vous pouvez remplacer cela par une tige filetée, deux boulons et deux rondelles.

Le kit de base (2 tiges filetées et les deux poignées) coûte une septantaine d’euros. Chaque kit (extraction + presse) coûte dans les 25 euros. Ce n’est pas donné mais avec 2 ou 3 kits, vous pouvez facilement maintenir l’entièreté des roulements de votre vélo, avec l’assurance d’un parfait positionnement de chaque pièce.

Les kits d’extraction (rouge) et de pressage (bleu) sont les parties importantes. Ils sont vendus séparément selon la taille du roulement à remplacer. Un kit contient toujours les pièces pour extraire et ou presser. Ils s’assurent du parfait alignement du roulement.

Un exemple : j’ai remplacé les roulements de mes galets de dérailleur. Sur le joint, on peut lire qu’il s’agit d’un « 688 2RS ».  Pour info, « 2RS » signifie qu’il y a deux joints d’étanchéité. Diamètres : extérieur 16mm, intérieur 8mm. Sur le site de RRP, vous pouvez voir qu’il vous faut le kit n°1.

Pour extraire le roulement, c’est tout bête : on utilise les deux pièces rouges, on assemble le tout et on visse. L’axe central du roulement est « poussé » vers la grosse pièce rouge et le roulement se retrouve dans la cuvette de cette même pièce rouge. Quelques tours de vis et c’est fait.

Pour presser le nouveau roulement, on utilise les deux pièces bleues. Le principe est identique sauf qu’ici, on va presser le roulement dans la cuvette. Il faut bien s’assurer que le roulement s’engage bien droit dans cette cuvette.

Dans mon cas, le petit adaptateur bleu n’a pas été nécessaire.

Les problèmes

Il arrive que le roulement soit tellement abîmé que lors de l’extraction, seul le collier central et les billes puissent être enlevés, en vous laissant avec le collier extérieur bien en place dans la cuvette.

Dans ce cas, il vous faudra utiliser un extracteur spécifique. Cet outil fonctionne un peu comme une cheville de fixation murale. On l’insère dans le collier central et on visse un boulon qui ouvre les « pétales » de la pièce de manière à la tenir en place de l’intérieur. Un coup de marteau sur le cul de l’outil permet l’extraction de la pièce.

La taille de l’outil dépend de celle du roulement à retirer.

Le dégraissant est le principal ennemi des roulements. Quand vous nettoyez votre chaîne avec ce magnifique outil en plastique équipé de plusieurs brosses, à coup sûr, vous répandez du dégraissant sur votre boîter de pédalier ou sur le corps de roue libre. Et ce dégraissant fait son boulot, à savoir (entre autres) de dissoudre la graisse contenue dans vos roulements, ce qui réduit de ce fait leur durée de vie. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je ne dégraisse jamais une chaîne montée sur le vélo.

Cas particuliers

Sur les biellettes de suspension, il est parfois difficile d’utiliser l’outil de RRP pour extraire le roulement. La place est souvent inexistante ou un peu juste pour pouvoir y insérer une des deux vis. D’autres outils spécifiques existent pour ce type de travail.

Les roulements de direction sont les plus faciles à remplacer car ils ne nécessitent aucun outil. Il faut juste faire attention au sens de placement des roulements car ceux-ci sont biseautés.

Il en est généralement de même pour les roulements des pédales.

Les boîtiers de pédaliers de type « pressfit » demandent également de l’outillage spécial mais le principe reste identique.

Pour les boîtiers à visser, les marques proposent généralement un outil spécifique pour extraire/presser le roulement.

Le sujet des roulements est extrêmement vaste. On peut écrire des dizaines de pages sur ce thème et je n’ai certainement pas la prétention d’avoir couvert l’entièreté du sujet ici. La seule chose que j’espère est de vous avoir ouvert à la curiosité de savoir comment cela fonctionne et de vous rendre compte que les roulements sont des éléments que vous pouvez, dans la plupart des cas, entretenir et remplacer vous-même.

Je me suis retrouvé un jour avec un galet de dérailleur complètement explosé en plein milieu des matitis. J’étais le seul responsable à blâmer car je n’avais jamais vérifié cette pièce essentielle. Et je me suis dit que c’était quelque chose qui ne devait plus m’arriver.

Quelques sites internet qui traitent du sujet :

https://www.enduroforkseals.com/

https://www.endurobearings.com/home/

http://www.rapidracerproducts.com/products/tools/bpet.html

https://www.123roulement.com/

http://www.blackbearing.com/en/sport/