Le confinement, JC+19 : les masques

Il semble que la question existentielle (au sens littéral du terme) est de savoir s’il faut ou pas porter un masque dès que l’on sort de sa cellule maison.

Sans masque, c’est ce qui est recommandé par les autorités belges, à condition de retenir sa respiration quand on croise quelqu’un (à plus de 1.5 m), il n’y a aucun problème. Le résultat est que les membres du gang des petits vieux tombent comme des mouches dans les grands magasins (qui ne sont plus si grands que cela depuis 3 semaines). Ils sont tout bleus, on dirait des schtroumpfs.


Avec masque, se pose le problème du choix. Les masques chirurgicaux et FFP2 étant réservés pour les corps médicaux, c’est déjà rapé. A moins d’avoir braqué un des transports convoyés par les forces spéciales ou récupéré un usagé comme ceux que l’on trouve par terre à chaque carrefour, cela devient extrêmement difficile de s’en équiper.


Reste alors le masque artisanal. Là, le choix est quasiment infini. Cela va du vieux bavoir de table usagé en passant par la serviette hygiénique (à placer dans le bon sens, autocollant vers l’intérieur), la version prêt-à-porter de l’atelier protégé ou, le top, la haute couture sur mesure.


Dans ce dernier cas, le choix du tissu est primordial. Il ne faut pas oublier que les stocks disponibles ne sont pas infinis. Si vous ne voulez pas vous retrouver avec des petits cœurs roses sur la figure, il vaut mieux commander tôt.


Moi, par exemple, je voulais un masque comme celui-là :

 … et je me suis retrouvé avec ceci :

Avoir un masque, c’est bien mais encore faut-il le porter correctement. Les élastiques s’accrochent aux oreilles (çà, en général, c’est bon). Mais il ne se glisse pas sur la tête (sauf si vous sortez de votre synagogue) et il ne se porte pas sous le menton (sauf sur les pistes de ski pour ne pas avoir froid). Il ne se met pas non plus sur les yeux (sauf pour dormir). Ah oui … il se place sur l’avant du visage. Si vous le mettez derrière la tête, le premier coup de vent vous donnera l’air d’un voilier qui a déployé son spinaker. Ce masque, il doit couvrir le nez et la bouche. Pour certains, si cela pouvait les empêcher de parler, ce ne serait pas plus mal et pour d’autres, ce serait encore mieux si cela leur permettait d’éviter de respirer.


Ce matin, Valérie m’a envoyé au casse-pipe. Quand tu te balades avec ce type de masque (le brun avec l’espèce de treillis), ce qu’il y a de bien, c’est que dès que quelqu’un arrive en face, le quidam change de trottoir. Je suppose que je devais avoir la tête d’Hannibal Lecter ou alors, que je sentais très très mauvais de loin. Cette dernière option ne m’a pas rassuré parce que, moi, je ne sentais rien.


Avec ce masque, tu crèves tellement de chaud que tu envoies plein de buée sur tes lunettes. A coup sûr, je vais me prendre un poteau dans la gueule et, avec la chance que j’ai, je me retrouverai avec un gros ambulancier à moustache pour me faire du bouche-à-bouche et qui me refilera certainement le covid. Moralité : masque ou pas, tu te retrouves aux urgences avec un tuyau à chaque bout de ton tube digestif.


Eric