La campagne d’Alsace

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Juillet 2019, nous sommes en France. Le champ de bataille de Verdun est rempli de trous de balles …
Telles des casques à pointe, des escadrilles de moustiques et autres taons sont à nos basques et nous mitraillent de leurs dents acérées. Le glas a sonné pour les jolies gambettes de l’adjudant-chef Valérie qui deviennent des amas de pustules.


La chaleur nous accable et la sueur coule le long de nos cuirasses et lunettes tandis que nous poussons nos chars à l’assaut des nombreux bunkers qui parsèment la plaine sèche et recouverte de cadavres de plantes obsidionales sacrifiées sur l’hôtel de la canicule ambiante.


Nous jouons à saute-mouton dans les tranchées jadis remplies de corps poilus. Le terrain s’y prête particulièrement bien mais demande beaucoup de concentration dans l’embrouillamini des single-tracks qui se transforment très rapidement en pump-tracks.
La Meuse est belle et les pêcheurs sont au bord d’elle, c’est quand même fun de savoir que nous habitons sur la même rive du même fleuve mais 200 km plus en aval.


La campagne de Verdun terminée, c’est vers Munster et son arme chimique que nous dirigeons nos chenilles. Impossible de se perdre : notre GPS nasal nous y conduit sans détour et c’est au milieu de l’après-midi que le débarquement a lieu dans la verte vallée.
La campagne précédente a laissé des traces et, c’est de guerre lasse que nous plongeons dans les bains à remous de la pisciculture locale. Le soir même, histoire de planifier les opérations futures, les estafettes du bataillon voisin nous rendent visite à la cantine de notre casernement.


Dès le lendemain, nous progressons vers Guebwiller (oui, oui, c’est sur les cartes) où nous prenons notre cantonnement pour les prochains jours.


L’après-midi même, après avoir récupéré les éléments perturbateurs habituels, nous montons une opération surprise pour libérer Armand. Je n’ai pas bien compris qui il était mais tout ce que je sais c’est qu’il est vieux, grand et escarpé. Bon, vous me connaissez : les ordres sont les ordres et j’ai l’habitude de ne pas les discuter (l’habitude de la soumission, sans doute). L’assaut est donné sous la conduite des estafettes de la veille (qui manifestement n’avaient pas bien reconnu le terrain 😉 ).


L’opération terminée, en plein repli, coup de bol de la part de l’estafette Vincent qui découvre, par hasard, au bord du chemin, une bouteille de champagne, au frais dans le ruisseau. On ne s’est pas fait prier deux fois en pensant à la cloche qui l’a déposée à cet endroit en pensant que personne n’y toucherait. Pff … il y a quand même des naïfs.
Heureusement, l’estafette Cathy, une spécialiste enchantée de la flûte nous a-t’on dit, ne s’en sépare jamais (de ses flûtes) et nous en sort six de sa musette. Au moins, ce n’était pas du pipeau. Nous en avons profité pour célébrer le soixantième anniversaire de la libération de la vivandière Brigitte.


Le soir, de retour dans nos quartiers, nous avons eu droit à une petite démonstration de camouflage urbain en milieu hostile et humide de la part de Brigitte qui ne s’est pas faite prier pour nous rappeler toutes les méthodes utilisées par l’ennemi pour tromper la vigilance de nos soldats, une fois au garde-à-vous.


Le lendemain, c’est une rude mission qui nous attendait : la prise d’assaut cyclo-transporté d’une colline de la cote 1325. L’approche a été rendue ardue par les escarmouches des escadres de moustiques locaux, tous acquis à la cause ennemie. C’était sans oublier que Horum omnium fortissimi sunt Belgae.L’approche s’est faite entièrement sous le couvert des arbres et c’est juste dans les derniers trois kilomètres que nous sommes apparus à découvert (faut dire qu’il faisait chaud) pour fondre sur les lignes ennemies (de fait, nous étions bien fondus).

C’est victorieux que nous sommes arrivés sur un mont chauve. Comme de coutume, les valeureux vainqueurs victorieux ont remporté le droit de mettre à sac la ville locale, de violer les femmes et d’emporter tout le bétail présent (à moins que cela ne soit le contraire ?) … Bon, comme nous étions quand même un peu fatigués, on s’est contenté d’une bière avant de se replier en ordre de bataille.


Le lundi, c’est en peloton que nous avons rendu hommage à tous ceux qui sont morts en défendant ce pays. Ce n’était pas trop difficile vu qu’ils sont tous morts au même endroit et qu’on les a tous rangés pour que les générations futures puissent tourner sept fois la baïonnette dans le ventre de leur adversaire avant de déclencher une nouvelle guerre.
Nous sommes revenus avec armes et bagages dans nos cantonnements dès le lendemain.
Eric

Serre-Chevalier 2019

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Comme chaque année à cette saison, les fourmis s’installent dans nos jambes en attente de pédalages alpestres. Et c’est d’autant plus vrai que la météo des premiers mois de 2019 a été maussade et peu propice aux escapades (autant qu’aux escalades) vélocipédiques tous chemins. Dès lors, notre regard s’est à nouveau tourné vers le Club Med qui nous a très souvent réussi en cette saison.


Peisey étant en réfection, nous avons pensé au nouveau Club des Arcs mais l’expérience désastreuse de l’infâme paquebot de Samoëns, l’année dernière, nous en a dissuadés. Aussi nous sommes-nous dirigés vers la semaine d’ouverture de Serre-Chevalier dont beaucoup nous ont vanté les mérites.


Comme de bien entendu, il n’a pas fallu dix secondes à Brigitte, Cathy, Robert et Vincent pour acquiescer et nous suivre dans l’aventure. Bon, ok, j’avais quand même donné quelques arguments de poids à Brigitte : parcours en faux-plats (dans les Alpes !), possibilité de s’envoyer en l’air, le bar gratos à volonté, la météo ensoleillée 356 jours / an, des vélos hyper-légers en carbone renforcés titane avec cassette de 20 plateaux, … Et bien, vous savez quoi ? … elle m’a cru (si si, je vous jure).Le Club Med de Serre-Chevalier (« Serreche » pour les intimes) accuse son âge (17 ans). Les chambres ne sont pas bien grandes mais confortables. Le mobilier est un peu vieillot mais on s’y sent bien et le cadre, tout comme l’accueil, est chaleureux. Nous déposons nos vélos dans le local à skis où ils reposeront en sécurité.


Dimanche matin, départ dans un (petit) groupe en mode « intermédiaire » (autant démarrer humblement) pour voir de quoi il en retourne. Serreche étant installé au fond d’une vallée, nous nous attendions à commencer des grimpettes interminables sur de larges chemins en gravier. Que nenni … des singletracks en veux-tu en voilà. En rentrant à midi, tout le monde avait la banane. Pour une raison encore inconnue, Brigitte est revenue avec son maillot trempé. Et, non, ce n’était pas de transpiration, malgré ses cinq couches de vêtements (par un soleil de 25°).Après-midi, départ dans l’autre direction de la vallée, le long d’un (très) petit canal qui demande de la concentration. Brigitte a toujours des problèmes avec son CamelBack duquel elle n’arrive plus à boire. Après lui avoir expliqué, exemples à l’appui, qu’il ne fallait pas sucer et encore moins souffler dans la tétine, le mystère a enfin été résolu : Brigitte avait pris au pied de la lettre mon expression « s’envoyer en l’air » et elle pensait se retrouver en orbite, tête en bas. Raison pour laquelle … elle a enfilé son sac à dos … à l’envers, la sortie d’eau vers le haut.


Serreche dispose d’une piste de pumptrack que nous avons pu essayer. C’est une nouvelle pour nous et j’avoue bien volontiers qu’il serait profitable de disposer d’une telle installation à Namur.Le lendemain, direction Briançon et le fort des Salettes qui nous offre une vue magnifique sur la ville et les forts qui le protègent. Cette vue a un prix à payer et celui-ci aussi élevé que le chemin qui nous y mène. Une pente moyenne de 13% parsemée de cailloux et de graviers qui roulent sous les roues nous a obligés à puiser dans nos réserves.
Le mercredi, l’équipe des moniteurs de Vtt, qui est vraiment aux petits soins, nous a organisé une montée en altitude (ben oui, on parlerait de plénitude pour une descente) : 700 mètres, d’une traite sur une petite dizaine de km. La descente, très technique qui n’était pas piquée des hannetons, nous a obligés à mettre pied-à-terre à quelques reprises.
Jeudi, la météo matinale était quelque peu maussade. Avec tout notre équipement, nous embarquons dans une camionnette qui nous dépose au-dessus du col du Lautaret. Au Club, nous avons rencontré un couple de bretons qui, n’ayant pas pu obtenir de place ce jour, sont montés, par la route, au-dessus du col. Chapeau bas, Marie et Dominique.


La descente est pleine de surprises. Nous avons traversé quelques torrents et croisé un troupeau de 800 moutons et chèvres qui semblaient trouver bizarre de nous voir débarquer sur leur chemin. A peu de choses près, je me faisais agresser par un Patou (un de ces gros chiens qui protègent les troupeaux). Il a dû me confondre avec un loup.
Le dernier jour, c’est une sortie sur mesure à la journée qui nous attendait. Nous sommes partis à quatre pour une superbe trace de 52 km dans les vallées, avec un petit arrêt dînatoire dans une auberge locale.


Ce fut une très belle semaine avec 260 km et plus de 4.000 M de D+ au compteur.
Une option pour l’année prochaine a déjà été déposée.


Eric