C’est Noël et j’ai les boules

Aaaaah … c’est Noël.

Noël, c’est le bonheur dans le pré, la petite maison dans la prairie, l’amour entre les peuples, la famille, l’amitié, la générosité, la magie également … et tous ces bons sentiments qui nous rendent la vie meilleure … une fois par an … en apparence. Noël, ce sont les vacances, le ski, la neige, les bonhommes de neige que l’on construit en famille avec une carotte et deux charbons. Noël, c’est aussi le père éponyme qui se déplace dans sa six rennes cabriolet accompagné de ses elfes, les cheminées ramonées et les bons feux de bois.

Après Halloween, Noël, ce sont les téléfilms remplis de guimauve, les dépliants publicitaires et les sapins qu’il faudra évacuer dès janvier. Noël, c’est aussi Mariah Carey que l’on sort de sa naphtaline chaque décembre.

Il faut quand même garder en tête que tout cela passe par l’histoire de quelques milliards de personnes qui fêtent la naissance d’un juif. Par les temps actuels, il est important de le signaler.

C’est une histoire qui a été largement romancée trois siècles après la naissance du gamin par quelqu’un qui ne l’avait forcément pas connu. Mais il faut quand même reconnaître que ce roman a fait un tabac et a assuré un train de vie plus que confortable aux descendants de ses auteurs. Rien qu’avec les royalties, ils ont pu s’offrir tout un quartier de Rome.

La réalité historique est cependant toute autre. Il y a bien longtemps, dans une région appelée la Judée-Samarie, Joseph, le charpentier du village et Marie, la fromagère était amants. Ils avaient l’habitude de se retrouver en dehors du village dans la charrette de Joseph sous un olivier pour vaquer à leurs occupations. Un jour, le voisin de Marie, Gabriel, arriva dans sa carriole derrière la charrette de Joseph et, dans sa précipitation, dérapa sur un étron de mouton et s’encastra dans le véhicule de Joseph.

Réputée pour sa gymnastique buccale, Marie, justement à l’œuvre au moment de l’impact, ne put rien faire d’autre que de fermer ses mâchoires avec pour conséquence une amputation directe de la tête de l’appendice turgescent de Joseph. Gabriel, qui s’en trouva marri, proposa promptement son service trois pièces à Marie pour remplacer le vit tété étêté. Ce qui fut chose faite et fit dire à Marie : « Merci Gabriel, tu es un ange ».

Quelques temps plus tard, comme de bien entendu, Marie se retrouva avec un polichinelle dans le tiroir.

A sa naissance, Marie baptisa d’ailleurs son fils d’un prénom évocateur de cet événement. C’est également pour rappeler ces faits que la circoncision fut instituée. En souvenir de Marie, la tradition veut également que l’on coupe la tête d’une dinde bien fourrée.

Vous aurez compris que cette fête découle d’un énorme malentendu doublé d’une fable.

Une semaine plus tard, se profile le réveillon de la nouvelle année qui, comme les poux, la feuille d’impôts et le Beaujolais nouveau, revient chaque année à la même date. Entre les deux, vous avez le jour des Saints Innocents et ce n’est certainement pas un hasard.

Le nouvel an, c’est la période des bonnes résolutions qui seront abandonnées trois semaines plus tard. En ce qui me concerne, heureusement que j’étais payé pour me farcir, d’un côté, le saut à ski de Garmisch-Partenkirchen et, de l’autre, le concert de nouvel an de Vienne avec la sortie des tutus collectors. Et, croyez-moi, je n’étais pas payé bien cher pour endurer ces tortures aussi stoïquement que possible tout en affichant un air convaincu.

Bon, si vous êtes sages, l’année prochaine, je vous expliquerai l’origine du Père Noël et de ses boules magiques.

En attendant, c’est Noël et j’ai les boules.

Eric