VTT dans le Lubéron 2025

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Le printemps 2025 n’est pas vraiment une mauvaise saison. Il fait très sec et assez ensoleillé mais, p….., qu’est-ce qu’on peut se les geler. Il fait tellement froid que, sur mon vélo, je dois fouiller le fond du sac pour retrouver mes balles.

Bon, c’est décidé : on part au soleil. Un ami nous a parlé du Lubéron. J’avoue être une klet en géographie française alors, je cherche : Lubéron, Vaucluse, Provence, Alpes-de-Haute-Provence, pour moi, tout cela se mélange. Je vois bien le sud de la France mais sans plus.

Alors … je google « Lubéron VTT ». A ce moment, c’est « Lux Dei ». Le Lubéron est considéré comme étant le berceau du VTT français. De fait, ce ne sont pas les traces qui manquent sur le web.

Ni une ni deux, on réserve les hôtels, on embarque les vélos et on se barre sous le soleil chaud du sud, direction Apt, la capitale du Lubéron.

Je me suis dit que nous allions commencer « léger », un petit 35Km avec 700 mètres de D+. Chez nous, on fait cela, les doigts dans le nez et dans le fondement. Là-bas, c’est une toute autre histoire. On grimpe par des singletracks pleins de cailloux mobiles. Impossible d’escalader cela sur le vélo. Alors, on marche et comme ce sont des singles, on se prend toutes les ronces dans les pattes.

Même les descentes sont casse gueules. Certaines avec des marches d’un demi-mètre. A la limite, on peut les descendre sur le vélo mais c’est risquer le matériel et, accessoirement, le mec qui est assis dessus.

Les paysages, eux, sont grandioses. Toute la journée, nous avons la vue sur le sommet du Ventoux.

Ne nous le cachons pas : nous rentrons à l’hôtel avec la banane. Mais nous devons revoir nos prétentions pour les jours suivants.

Le lendemain, 31 Km et 630 mètres. Direction Roussillon qui est un charmant petit village (très) perché au-dessus d’une colline et entouré de carrières d’ocres. Bon, le village est bien joli mais il est bourré de touristes (sale race !) et la superette ferme à 13h30 et il est donc impossible de boire un truc de frais. En sachant qu’il tape 32°, cela vous donne l’ampleur de la désolation. Le point positif est que l’eau qui reste dans nos bidons est à température pour un thé … mais on a oublié de piquer des sachets à l’hôtel le matin.

Petit conseil du routard : contrairement à ses alentours, vous pouvez oublier la moche ville d’Apt.

Le reste du séjour, c’est à Gordes que nous le passerons. L’hôtel est vraiment sublime avec tout ce qu’il faut pour satisfaire le plus difficile des cyclistes. Son seul point faible est qu’il ne dispose pas de restaurant. Qu’à cela ne tienne, me déclare Valérie, le village de Gordes n’est qu’à 500 mètres à vol d’oiseau et nous pourrons y aller à pied.

Là, me direz-vous, j’aurais dû sentir l’oignon car si la distance est correcte et la bestiole ailée également. L’autre bestiole, celle qui a deux pattes, elle doit d’abord descendre dans la vallée et remonter vers le village. Après cela, je vous jure que, quand vous arrivez au restaurant, vous ne chichitez pas sur le menu. Ils devraient ouvrir un crowfunding pour installer des Stannah.

Comme nous en avons l’habitude, nous démarrons de l’hôtel chaque matin sur notre vélo et nous bouclons dans toutes les directions.

Pour le premier jour, j’ai une trace d’une bonne trentaine de kilomètres pour 600 mètres de D+. Quand on vous dit cela en Belgique, c’est comme si vous sortiez mémère sur un vélo hollandais. Eh ben là, non. Mon GPS nous envoie vers un chemin qui ne tente même pas les chèvres. Nous devons porter nos vélos au point que l’escalade est moins dangereuse que la descente en rappel. Une fois au-dessus, des kilomètres de chemins blancs (style « Strade Bianche » italienne) nous attendent. Là ou moins nous remontons sur le vélo … toujours en plein cagnard.

Quand on loge sur un point culminant, ce qu’il y a de bien, c’est que les départs se font toujours à plat ou en descente. Evidemment, pour le retour, il faut en garder un peu sous la pédale. Mais je vous assure que les bières n’en sont que meilleures. En parlant de bière(s), j’ai pour habitude de toujours demander une bière « locale ». Je ne me farcis pas mille bornes pour boire de la Leffe ou de la Hoegaarden. Dans le Lubéron, la locale, c’est l’Aptésienne qui est brassée … en Belgique.

Pour souffler une miette, nous optons pour un petit « tour de Gordes », 18 km et 515 mètres, juste pour dégourdir nos guiboles. Comme d’habitude, on part par des petits singles, sur des pierres plates qui roulent. Au bruit, nous avons l’impression de rouler sur un xylophone. Nous avons quand même dû descendre du vélo pour monter ( !) certains chemins mais les vues nous font passer les griffures des arbustes.

De retour à l’hôtel, nous trouvons le garage à vélos bourré craqué de plus d’une vingtaine de vélos de route. C’est une société qui organise des semaines « route » un peu partout dans le monde qui a choisi cet hôtel comme point de chute pour la Provence. Ils roulent entre 60 et 80km chaque jour en étant suivis par une camionnette technique. Ils s’adressent principalement à des américains et je n’ai pas vu de casquettes MAGA sur leur tête.

Le lendemain, la météo ne s’annonce pas très favorable car des orages sont prévus. Nous empruntons donc une trace de gravel d’une trentaine de kilomètres. En finalité, seule une petite drache d’une dizaine de minutes nous oblige à nous réfugier sous un arbre.

Ce qu’il y a de bien avec le VTT, c’est qu’on ne voit quasiment personne. Les rares vélos que nous avons croisés étaient motorisés.

Pour le dernier jour, nous choisissons une trace qui passe par quelques villages bien sympathiques, style carte postale.

En résumé, nous avons roulé 250 km pour un dénivelé d’un peu moins de 5.000 mètres. Et nous sommes très contents.